article publié sur zad.nadir.org le 5 juin 2014:
Nous avons reçu l’email suivant d’Aquabio :
« Notre métier est d’évaluer la qualité des milieux aquatiques et les impacts des projets sur ceux-ci.
En s’en prenant à nos collègues et à notre matériel, les opposants au projet se trompent de cible : en nous empêchant d’intervenir, ils se privent d’éléments objectifs pour contester le projet.
Si nous comprenons les raisons de l’opposition au projet, l’utilisation de la violence est incompréhensible et injustifiée.
AQUABIO décide d’annuler toute intervention liée à ce projet d’aéroport. »
Nous prenons acte avec plaisir de l’annonce d’Aquabio de se retirer du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Bien sûr, bien qu’ils n’aient eu à déplorer que des dégâts matériels, nous comprenons qu’Aquabio déplore les méthodes employées. Cependant, nous avons toutes les raisons de penser qu’une simple remarque en passant n’aurait pas permis d’obtenir ce retrait – en témoigne la fiche d’intervention et le choix d’Aquabio de venir malgré le contexte et les appels à boycotter le chantier.
Par contre, nous sommes certain-e-s qu’Aquabio, comme toute entreprise de « génie écologique » n’a comme utilité que d’être une caution à tous les projets d’améngement et nous n’attendons rien d’eux pour gagner la lutte contre l’aéroport, même si parfois les aménageurs utilisent leurs données pour justifier l’abandon de certains projets, histoire de laisser un peu de crédibilité à ces « études d’impact » ou de trouver une porte de sortie à des projets controversés. Le génie écologique est un nouveau marché qui se développe actuellement pour pouvoir continuer à faire tourner le système économique. Cela permet de répondre aux dégâts causés par les projets précédents – quoi de plus pratique ? Évaluation, compensation, expertise ou valorisation sont des termes pour cacher l’exploitation des milieux et des personnes sous une couche de peinture verte.
Naturalistes des bureaux d’études et autres cabinets d’ingénieurie, il est encore temps de démissionner et de rejoindre les naturalistes en lutte. Coopérateur-trice-s d’aquabio, demandez vous pour qui vous travaillez !